
Les cigales sont-elles les Mozart de l’été ? Ce que la bioacoustique révèle sur leur chant
Quand les températures grimpent et que le soleil darde ses rayons sur les pierres chaudes du Sud, un orchestre singulier se met en marche : celui des cigales. Leur chant, omniprésent et presque hypnotique, semble rythmer les siestes estivales. Mais derrière ce vacarme en apparence aléatoire se cache une véritable structure acoustique que la science commence à décoder avec finesse.
La bioacoustique, cette discipline qui étudie les sons produits par les êtres vivants, s’est penchée sur le cas des cigales. Et les découvertes sont étonnantes. Leur chant n’est pas qu’un simple signal de présence ou un cri d’amour primaire. Il s’agit d’un langage codé, rythmé et parfois même harmonisé, propre à chaque espèce.
Une partition bien plus complexe qu’elle n’y paraît
Les cigales mâles chantent grâce à un organe unique situé dans leur abdomen : le tymbal. Ce petit tambour naturel vibre à une vitesse impressionnante, générant des impulsions sonores qui se répètent à une fréquence précise. Chaque espèce possède sa propre « signature acoustique », un peu comme un thème musical que l’on reconnaît dès les premières notes.
Voici quelques caractéristiques étonnantes mises en lumière par les chercheurs :
- Fréquences spécifiques : chaque espèce émet dans une plage de fréquences bien définie, souvent entre 4 000 et 20 000 Hz.
- Rythmes réguliers : certaines cigales suivent des cycles de chant très réguliers, presque métronomiques.
- Variations dynamiques : elles modulent l’intensité et la durée de leurs phrases sonores selon la température ou la présence de rivaux.
- Réponses en écho : dans certaines espèces, les mâles se répondent en chœur, créant des effets de canon étonnants.
- Zones de résonance : leur corps amplifie les sons comme une caisse de résonance naturelle, optimisant la portée du chant.
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Un tableau sonore qui rivalise avec nos partitions musicales
Pour mieux saisir l’organisation de ce chant, voici un tableau comparatif entre les caractéristiques du chant des cigales et celles d’une composition musicale humaine :
Élément | Chant des cigales | Musique humaine |
---|---|---|
Instrument | Tymbal (organe vibratoire) | Instruments à cordes, vents, percussions… |
Rythme | Répétitif, cyclique | Structuré en mesures, variable |
Fréquence | Entre 4 kHz et 20 kHz | 20 Hz à 20 kHz (audible pour l’humain) |
Intention | Communication sexuelle et territoriale | Expression artistique, émotionnelle, culturelle |
Harmonie | Rare mais possible dans certaines espèces | Fréquente, codifiée (gammes, accords) |
Un langage sonore adapté à l’environnement
Les cigales ne chantent pas n’importe quand ni n’importe comment. Leur chant est étroitement lié à la température ambiante : plus il fait chaud, plus le rythme s’accélère. Cette adaptation leur permet de maximiser leur efficacité dans un contexte naturel bien précis. On peut donc parler d’une musique écologique, parfaitement intégrée à leur biotope.
Alors, Mozart ? Peut-être pas dans le sens classique du terme. Mais leur chant, bien loin d’être désordonné, est une forme d’art acoustique à part entière, façonnée par l’évolution. Et pour qui sait l’écouter, c’est une véritable symphonie estivale qui se joue, chaque jour, sous les oliviers.
Quand la science écoute la symphonie des cigales
Quand le mercure grimpe et que le silence de l’après-midi se remplit de ce bourdonnement vibrant, on se demande si les cigales ne sont pas les véritables compositrices de l’été. Leur chant hypnotique, qui semble orchestré avec soin, intrigue depuis des siècles. Mais que dit la science sur cette mélodie estivale ? La bioacoustique, cette discipline qui étudie les sons produits par les êtres vivants, nous offre un éclairage fascinant sur ces virtuoses aux ailes vibrantes.
Les cigales ne chantent pas par hasard. Leur « musique » est un langage, un code, une partition naturelle jouée sans instrument, mais avec une précision redoutable. Le son qu’elles produisent est généré par un organe unique appelé le tymbal, une membrane tendue située sur l’abdomen. En contractant rapidement les muscles qui l’entourent, la cigale crée une série de clics amplifiés par sa cavité abdominale, un peu comme une caisse de résonance.
Les chercheurs en bioacoustique ont analysé ces sons à l’aide de spectrogrammes, révélant que le chant des cigales possède des structures rythmiques et des fréquences spécifiques à chaque espèce. Certaines peuvent même atteindre jusqu’à 120 décibels, rivalisant avec une tondeuse à gazon ou un concert de rock.

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Voici quelques éléments que la bioacoustique met en lumière :
- Chaque espèce de cigale possède un chant distinctif, comme une signature sonore.
- Les mâles sont les seuls à chanter, pour attirer les femelles et marquer leur territoire.
- Le rythme et la fréquence du chant varient selon la température et l’heure de la journée.
- Les cigales adaptent leur chant pour éviter les interférences avec d’autres espèces.
- Leur chant peut être perçu à plusieurs centaines de mètres.
On pourrait croire à une cacophonie estivale, mais c’est en réalité une symphonie d’intelligence naturelle. Chaque cigale respecte un timing, un tempo, un espace sonore. Certaines chantent en chœur, créant des vagues sonores synchronisées. D’autres préfèrent le solo, jouant leur partition dans les interstices du silence. C’est une forme de polyphonie naturelle, où chaque voix trouve sa place.
Voici un aperçu comparatif de quelques espèces de cigales et de leurs caractéristiques acoustiques :
Espèce | Fréquence dominante | Durée du chant | Volume moyen | Style de chant |
---|---|---|---|---|
Cicada orni | 6 à 8 kHz | Continu | 90 dB | Chant régulier, monotone |
Lyristes plebejus | 4 à 6 kHz | Par salves | 100 dB | Alternance de phases lentes et rapides |
Tibicen linnei | 5 à 7 kHz | Variable | 95 dB | Modulation complexe |
Neotibicen canicularis | 7 à 9 kHz | 10 à 20 secondes | 85 dB | Montée en intensité progressive |
Magicicada septendecim | 1 à 2 kHz | Brèves séquences | 80 dB | Chant pulsé, répétitif |
Les cigales : artistes du vivant
Le chant des cigales n’est donc pas un simple bruit de fond. C’est un phénomène acoustique raffiné, un message codé, un art vivant. À sa manière, chaque cigale devient un petit compositeur, un interprète saisonnier dont la partition résonne dans les champs et les pins chauffés par le soleil. Alors, Mozart ? Peut-être pas. Mais certainement des artistes sonores à part entière, dignes d’une écoute attentive.