
Le secret de la magie musicale de John Williams : pourquoi évite-t-il cet accord ?
Le langage musical de John Williams est un véritable grimoire sonore. Chaque thème, chaque progression, chaque modulation semble sortir d’un monde parallèle où les émotions prennent forme à travers les notes. Pourtant, dans cette richesse harmonique foisonnante, un détail intrigue les compositeurs, les analystes et les mélomanes avertis : un accord majeur très courant est presque totalement absent de son œuvre.
Ce choix n’est pas anodin. Il participe à la construction d’un univers sonore unique, identifiable dès les premières mesures. Alors, pourquoi ce maître de l’orchestration choisit-il de contourner un pilier de l’harmonie classique ?
Un accord trop stable pour une musique en mouvement
L’accord en question est le do majeur. Oui, ce bon vieux C majeur, celui qu’on apprend dès les premières leçons de piano. Il est limpide, équilibré, presque neutre. Et c’est précisément là que réside le paradoxe : sa clarté extrême peut freiner la tension dramatique.

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John Williams cherche souvent à créer une atmosphère de mystère, de grandeur ou de mouvement. L’accord de do majeur, avec son absence d’altérations et sa symétrie parfaite, tend à figer l’émotion. Il apporte une sensation de résolution, là où Williams préfère maintenir l’élan, faire durer l’attente, suspendre le souffle.
Des choix harmoniques qui racontent une histoire
Dans les partitions de Williams, on retrouve souvent des couleurs harmoniques plus complexes, qui suggèrent un monde en perpétuelle transformation. Voici quelques éléments qu’il privilégie :
- Des accords enrichis (9e, 11e, 13e) pour épaissir la texture
- Des modulations inattendues pour surprendre l’oreille
- Des modes anciens ou exotiques pour évoquer des univers lointains
- Des accords mineurs avec tensions pour renforcer l’émotion
- Des emprunts modaux pour brouiller les repères
Autrement dit, il compose avec des outils qui génèrent du mouvement, de la nuance, du relief. Le do majeur, dans ce contexte, fait figure de point final trop tôt posé dans une phrase qui veut encore courir.
Une comparaison révélatrice
Pour mieux comprendre ce que l’absence du do majeur change dans la musique de John Williams, voici un tableau comparatif entre différentes utilisations d’accords dans ses œuvres et celles d’autres compositeurs de musique orchestrale :
Élément harmonique | John Williams | Compositeur classique | Compositeur de musique de film contemporain | Effet produit |
---|---|---|---|---|
Accord de do majeur | Rarement utilisé | Souvent utilisé | Utilisation modérée | Stabilité, clarté |
Accords enrichis | Fréquent | Occasionnel | Fréquent | Complexité, richesse |
Modulations audacieuses | Très fréquentes | Modérées | Variables | Surprise, tension |
Modes exotiques | Utilisés régulièrement | Rares | Parfois utilisés | Étrangeté, mystère |
Accords mineurs avec tensions | Souvent présents | Moins fréquents | Courants | Émotion, gravité |
Une signature sonore forgée par l’évitement
En contournant l’accord de do majeur, John Williams ne se prive pas d’un outil, il affirme une vision. Il façonne un langage où chaque accord porte un sens narratif, où la stabilité n’est jamais gratuite, où chaque tension est une promesse d’envol.
Ce choix artistique, presque imperceptible à la première écoute, devient un élément fondamental de ce qui rend sa musique si reconnaissable. Et si la magie opère, c’est peut-être aussi parce qu’il sait précisément ce qu’il ne veut pas entendre.
Quand John Williams évite l’accord de septième diminuée
Dans l’univers symphonique de John Williams, chaque note semble tomber à la bonne place, comme si la musique connaissait déjà le chemin. Et pourtant, derrière cette fluidité presque surnaturelle, se cache une stratégie d’écriture bien rodée. Le maestro évite presque systématiquement un accord en particulier : l’accord de septième diminuée. Un choix qui, loin d’être anodin, participe à forger cette identité sonore si reconnaissable.
À première vue, cet accord semble pourtant avoir tout pour plaire : il est instable, dramatique, chargé de tension. Alors pourquoi s’en priver ? La réponse réside dans la volonté de John Williams de créer une narration musicale claire et accessible, même dans les contextes les plus épiques. L’accord de septième diminuée, par sa nature ambiguë, a tendance à brouiller les pistes. Il suggère plusieurs résolutions possibles, ce qui peut créer un sentiment d’incertitude — un effet souvent recherché dans le jazz ou les musiques atonales, mais moins adapté à une écriture orchestrale aussi narrative et cinématographique.

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Dans les partitions de Williams, chaque accord raconte une histoire. Il privilégie les structures harmoniques qui orientent l’oreille, qui mènent quelque part. Il aime les tensions, mais il les veut maîtrisées, encadrées, au service de l’émotion et du récit. C’est pourquoi on retrouve fréquemment des progressions claires, des modulations bien balisées, et des cadences qui résolvent avec éclat. L’accord de septième diminuée, avec son parfum d’instabilité permanente, n’a pas vraiment sa place dans cette architecture sonore.
- Ambiguïté tonale : l’accord de septième diminuée peut s’entendre dans plusieurs tonalités, ce qui dilue la direction harmonique.
- Couleur dramatique très marquée : son intensité émotionnelle peut éclipser les autres éléments du discours musical.
- Moins de clarté dans la résolution : il ouvre trop de portes à la fois, là où Williams préfère des transitions nettes.
- Incompatibilité avec certains modes utilisés : notamment les modes lydiens ou mixolydiens, chers à son écriture mélodique.
- Préférence pour les tensions modulées : comme les accords de septième majeure ou les dominantes secondaires, plus directionnelles.
Type d’accord | Utilisation fréquente | Effet émotionnel | Clarté tonale | Exemples dans ses œuvres |
---|---|---|---|---|
Accord majeur | Très fréquent | Triomphant, lumineux | Très claire | Thème de Superman |
Accord mineur | Fréquent | Mélancolique, mystérieux | Clair | Thème de Harry Potter |
Accord de septième dominante | Souvent utilisé | Tension contrôlée | Clair | Star Wars – Duel of the Fates |
Accord de septième majeure | Modéré | Flottant, rêveur | Modérément clair | Thème d’E.T. |
Accord de septième diminuée | Très rare | Instable, dramatique | Ambiguë | Quasi absent |
Ce choix d’éviter l’accord de septième diminuée ne relève donc pas d’un rejet, mais bien d’une cohérence artistique. John Williams compose comme un architecte du son : chaque brique harmonique est posée avec soin pour bâtir des cathédrales émotionnelles. Et dans ces édifices, l’accord de septième diminuée n’a simplement pas la fonction qu’il recherche.
Ce choix d’écarter un accord si expressif peut surprendre, mais il s’inscrit dans une logique de maîtrise narrative. En privilégiant des couleurs harmoniques plus accessibles et évocatrices, John Williams construit un langage musical immédiatement compréhensible, presque instinctif. C’est là que réside sa magie : dans l’équilibre entre sophistication et clarté, entre complexité orchestrale et simplicité émotionnelle.